Édito - VEUX-TU VIVRE ?
Nous venons de vivre, ce 13 février dernier, le dimanche de la santé. C’est en 1980 que le pape Jean Paul II institua, le 11 février de chaque année, une journée mondiale de la santé. Et depuis, beaucoup de paroisses ont fait le choix de faire du dimanche le plus proche du 11 février, le dimanche de la santé.
En ces temps profondément marqués par la pandémie et toutes ses conséquences sur notre vie quotidienne… En ces temps où se pose à notre pays la difficile question de la prise en charge des personnes âgées dépendantes… nous mesurons l’enjeu pastoral de ce dimanche de la santé.
Il s’agit non seulement de penser aux malades, mais aussi aux personnes handicapées et aux personnes âgées, qu’elles soient en institution ou au domicile. Par ailleurs, il ne faut pas oublier l’ensemble des soignants dont beaucoup sont en souffrance. La valorisation du soin à domicile invite également à porter le souci des « aidants proches » qui deviennent en quelque sorte « auxiliaires du soin ».
La santé, c’est l’affaire de tous, des malades comme des « bien-portants ». Elle est un enjeu global et essentiel de toute vie en société. Elle appelle chaque nation à définir une politique de la santé qui porte le souci de tous, notamment des personnes fragilisées, vulnérables, dépendantes et parfois maltraitées.
L’Église a le devoir de prendre sa part dans ce souci des personnes, de chaque personne. C’est l’enjeu de la pastorale de la santé qui se conjugue de plusieurs manières. Le service évangélique des malades (SEM) veut rejoindre les personnes âgées en EHPAD, en établissements médico-sociaux, ou à domicile. Les aumôneries des établissements de santé vont à la rencontre des personnes hospitalisées en hôpital, en clinique, en centre de soin. La pastorale des personnes handicapées (PPH) porte le souci de toutes les personnes handicapées, trop souvent délaissées.
La santé est un lieu de SALUT, le Salut que Dieu offre à toute personne. Et c’est la mission de l’Église de proposer à tous et à chacun des raisons de vivre et des ressources pour vivre. Si trop de nos contemporains ont perdu le sens, le goût et la valeur de la vie qu’il mène, l’Église a cette responsabilité de leur partager la lumière qui leur donnera le dynamisme d’un « vouloir vivre ». Si trop de nos contemporains s’interrogent : « à quoi bon vivre, je ne sers plus à rien ? », l’Église a cette responsabilité de rappeler que la grandeur d’une vie ne réside pas d’abord dans le « faire » et « l’efficacité », mais dans « l’être » et la « gratuité », car toute vie est un don à accueillir.
Nous connaissons toutes et tous des personnes malades, âgées dépendantes, des personnes handicapées. Quel souci avonsnous de les rejoindre et de nous faire proches d’elles ? Quel souci avons-nous de leur témoigner qu’en chacune de nos rencontres, c’est le Christ que nous visitons ?
En conclusion, je vous livre cette réflexion de la Conférence des évêques de France :
« La grandeur d’une société est d’aider tous ses membres à respecter la vie et la dignité de tous et en particulier des plus fragiles. » (L’espérance ne déçoit pas n° 7)
René PENNETIER