ÉDITO -- « L’heure d’être de modestes réparateurs »

 

 

2020 05 10 edito

 

 Le 11 mai va marquer une étape nouvelle dans la lutte contre la pandémie face au Covid-19. Nous nous préparons à sortir pas à pas du confinement. Mais nous savons bien que la situation reste fragile et critique. Beaucoup d’inconnues demeurent. Le danger est toujours là, menaçant. Chacun d’entre nous est appelé à la responsabilité. Le début de la reprise n’est « pas le début de l’insouciance », comme l’a souligné le premier ministre.

Nous avons conscience que cette crise remet en cause beaucoup de choses, dans nos façons de vivre, de consommer ; mais aussi dans notre façon d’envisager notre relation aux autres, notre relation avec la création. Il y aura un « après covid-19 » qu’il nous faudra envisager ensemble.

Mais déjà, cette pandémie est une prise de conscience. « Elle vient redire à l’homme que le tragique est sa condition, la vulnérabilité son lot et la mortalité son horizon. » (Jacques RICOT, O.F. du 25 avril). Elle nous invite à renoncer à l’illusion d’une « pseudo-maitrise » sur le monde et sur nous-mêmes, à quitter toute superbe, à renoncer aux certitudes, aux idées toutes faites, aux prétentions faciles, aux solutions miracle.

Voilà qui exige notre modestie à nous tous ! Aux plus savants et aux meilleurs des chercheurs, aux politiques et aux acteurs de ce monde, aux responsables de l’Eglise comme à chacun de nous. Comme l’a écrit sœur Véronique MARGRON, dans une tribune de Ouest-France, c’est « L’heure d’être de modestes réparateurs » (O.F. des 2-3 mai).

Oui, c’est l’heure d’être de modestes acteurs de liens, de cohésion, de reconnaissance. Si nous ne pouvons échapper à une certaine fatalité, il existe une arme contre la résignation : c’est la responsabilité. Chacun est responsable de soi, chacun est responsable de l’autre, chacun est responsable de notre monde, chacun est responsable de la création qui lui est confiée. Traversés par cette épreuve collective et mondiale, nous mesurons que notre destin est commun et que nous ne pouvons pas nous en sortir seuls. La sortie progressive du confinement nous invite à passer du contact qui tue au soin, à la fraternité, à la communion qui renouvellent et rendent la vie vivante et possible.

C’est la bonne nouvelle de l’Évangile de ce 5ème dimanche de Pâques : « Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ; personne ne va vers le Père sans passer par moi. » (Jean 14, 6). Au cœur de notre vulnérabilité et devant notre finitude, Jésus est le CHEMIN qui conduit à la VIE de Dieu son Père. Jésus est la VERITE incarnée de l’Amour de Dieu pour notre humanité. Jésus est la VIE de Dieu qui est déjà passée en notre humanité depuis sa résurrection d’entre les morts.

Jésus nous offre son compagnonnage. Il vient rassurer nos « cœurs bouleversés ». Il nous ouvre un chemin de fraternité, de communion, de compassion que nous expérimentons déjà aujourd’hui, au cœur de ce confinement. Ce chemin qui mène à Dieu, il est déjà réalité dans notre vie d’aujourd’hui. Avec le Christ, dans la confiance, passons vers le Père, ouvrons-nous à la Vie que Dieu veut pour nous !

René PENNETIER

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