Un souffle nouveau…

2020 05 24 edito


Il y a du soulagement dans l’air, un souffle de renouveau qui ne tient pas seulement au printemps. Le virus est toujours là, mais suffisamment contenu pour que chacun reprenne, progressivement et avec prudence, ses activités habituelles. Sous les masques encore nécessaires, on imagine les sourires. La sortie du confinement nous fait du bien. Soyons reconnaissants envers tous ceux qui l’ont rendue possible, et suffisamment responsables pour ne pas gâcher leur travail.

La reprise, personne n’en doute, sera longue et difficile. Notre monde va avoir besoin de souffle, d’un souffle nouveau. Beaucoup de voix s’élèvent aujourd’hui pour nous inviter, tous, à tirer les leçons de la pandémie et à reconsidérer nos échelles de valeurs.

Il nous faudra nous souvenir, comme notre administrateur François Renaud dans l’édito de la revue diocésaine, de la place prise par « les travailleurs invisibles », des solidarités vécues dans les voisinages et les quartiers, d’une certaine « forme d’humanité » qui s’est réveillée dans l’épreuve en nous et autour de nous… Le souci que nous avons eu les uns des autres tous ces derniers mois devrait être le moteur de la reprise qui s’amorce et nous garder de la contagion d’un autre virus, toujours à craindre selon le pape François, celui « de l’égoïsme indifférent ».

Il faudra aussi retenir ce que nous avons appris des failles de la mondialisation : les risques encourus par la seule recherche de la rentabilité et les conséquences de l’impact de nos comportements sur notre environnement. Cette semaine, nous étions invités à nous souvenir de la parution, il y a 5 ans, de la lettre encyclique du pape François « Laudato si ». La situation actuelle montre toute la pertinence de ce texte. Nous serions bien avisés, à l’avenir, de nous en inspirer davantage. Dans nos paroisses, nous aurons à réfléchir à la manière d’en relayer les propositions et de les mettre nous-mêmes en oeuvre.

Et puis n’oublions pas comment nous avons traversé ces longues semaines sans rassemblement dominical. Peut-être, pour en avoir jeûné, avons-nous découvert combien l’eucharistie était essentielle pour nourrir notre foi et notre fraternité paroissiale. Peut-être, ayant expérimenté d’autres manières de prier et de méditer l’Évangile, avons-nous envie de poursuivre sur ces chemins nouveaux. Dans tous les cas, quand reprendra le cours habituel des messes dominicales – peut-être à la Pentecôte ? –, que ce ne soit pas pour « nous confiner entre nous », mais pour apprendre du ressuscité à être, dans le monde, les porte-parole de sa paix et de son amour. Que ce soit pour recevoir de lui le souffle de l’Esprit, celui qui fait toutes choses nouvelles.
                                                                                                                                                                   Bernard HERVOUET

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