ÉDITO - RETOUR au TEMPS ORDINAIRE ?

2020 06 07 edito

Le mardi 2 juin, nous avons franchi une nouvelle étape dans la sortie du confinement qui nous ouvre de nouvelles perspectives. C’est un pas de plus vers une reprise de la vie économique. L’ensemble des écoles, collèges et lycées ont réouvert leurs portes dans des conditions particulières. Les recommandations relatives aux visites dans les EHPAD s’assouplissent. La possibilité de circuler sans limite nous permet d’envisager des projets de vacances.

Dimanche dernier, 31 mai, nous avons célébré la fête de la Pentecôte. Pâques – Ascension – Pentecôte : un unique évènement que l’Église « conjugue » sur 50 jours. Mais c’est bien le Christ, ressuscité au matin de Pâques, qui rejoint le Père et qui envoie son Esprit sur ses apôtres, dès le soir de la résurrection. « Le soir venu, en ce premier jour de la semaine, Jésus vint, et il était là au milieu d’eux… Ayant parlé, il souffla sur eux et il leur dit : recevez l’Esprit-Saint » (Jean 20, 22). Après la fête de la Pentecôte, nous reprenons le « temps ordinaire » de notre année liturgique qui va nous conduire jusqu’au 22 novembre, fête du Christ, Roi.
C’est vrai que Dieu ne cesse de nous rejoindre et de nous parler dans « l’ordinaire » de nos vies. Mais le reconnaitre, l’accueillir, le rencontrer n’est jamais quelque chose d’ordinaire, encore moins de banal. Dieu surprend souvent. Dieu déroute et nous invite à quitter nos habitudes, nos certitudes. Nous fêtons, ce dimanche, la fête de la Trinité. Une fête qui nous ouvre au mystère insondable de Dieu… un Dieu, Père, Fils et Esprit ! Nos mots sont bien pauvres pour parler de Dieu, pour évoquer la richesse de son Amour. Nous croyons bien le connaitre, en avoir fait le tour ; et voilà qu’il ne cesse de nous surprendre. Cette pandémie que nous traversons a questionné beaucoup de nos contemporains. « Qu’est-ce qu’on a fait au bon Dieu pour que tout ça arrive ? » « Si Dieu est bon, pourquoi permet-il de telles choses ? » Certains vont jusqu’à évoquer « une punition de Dieu » à cause nos comportements.

L’Évangile est un chemin qui nous invite sans cesse à « revisiter » notre approche de Dieu. Jésus est venu convertir ce Dieu qui pollue notre joie de vivre. Il n’est pas derrière le virus, mais derrière les soignants qui accueillent le malade tel qu’il vient, le savant qui cherche à comprendre humblement, le frère qui tend la main à travers la barrière. Mon propre Dieu n’est pas encore pleinement converti… mais déjà, il m’aide à vivre. Quelqu’un peut-il se sentir innocent dans ce monde de mensonge, de violence, du chacun pour soi, du sauve qui peut ? J'apprends chaque jour de l’Évangile que l’heure n’est pas au jugement, mais à la solidarité. J’apprends chaque jour de l’Évangile que tout se tient et qu’on dépend les uns des autres.

Chacun doit convertir le Dieu qu’il abrite dans son amour ou dans sa haine. Mon Dieu n’est pas le vrai s’il exclut et condamne. Jésus a déplacé Dieu du ciel où il jugeait jusqu’à cette terre où il souffre et se bat avec nous. Il est bien le Père qui prend soin de nous ; le Fils qui s’est fait notre frère ; l’Esprit qui nous anime au plus intime de nous.
                                                                                                                                                                        René PENNETIER

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