Édito - Prendre le virage de l’écologie humaine

 

2021 01 24 éditoNotre attention est aujourd’hui focalisée sur l’épidémie qui sévit depuis bientôt un an. Nous risquons d’oublier que, malgré tout, la vie continue, avec ses beautés et ses laideurs, ses joies et ses peines, ses inquiétudes et ses espérances. La vie continue, et son avenir - meilleur, nous le souhaitons tous en ce début d’année – se prépare dans les décisions et les engagements d’aujourd’hui, en tous les domaines et à tous les niveaux. Que le virus, qui cause déjà assez de dommage, ne nous détourne pas de toute cette vie !

Parmi les choses importantes qui se jouent aujourd’hui, il y en a une qui serait bien passée inaperçue si nos évêques ne nous l’avaient rappelée dernièrement. Il s’agit du projet de la loi de bioéthique. Après avoir été adopté par les députés en deuxième lecture, voilà que ce projet revient devant le Sénat à partir du 3 février. Les évolutions de la société et les progrès de la science rendaient sans doute nécessaire de légiférer en la matière. Cependant certaines mesures préconisées, et déjà validées par le parlement, sont préoccupantes à bien des égards, particulièrement celles qui touchent à la filiation, au statut de l’embryon, ou encore à l’usage excessif des techniques sur l’être humain.

Il y a longtemps que les évêques, et d’autres avec eux, alertent les pouvoirs publics sur ces mesures potentiellement néfastes. A leurs yeux, il y va de la dignité et du respect de l’être humain dans son âge le plus vulnérable. Après le vote de l’Assemblée Nationale, Mgr d’Ornellas se demandait si cette décision n’avait pas été guidée « par une certaine myopie ». « Notre planète si malmenée, disait-il, nous impose d’urgence un virage écologique. L’usage excessif des techniques sur l’être humain ne nous obligera-t-il pas à prendre un virage, celui de l’écologie humaine ? »

Sans mettre en cause la validité du processus législatif, les évêques espèrent toujours que leurs arguments seront pris en compte. Ils comptent sur l’appui de « la communauté catholique » ainsi que « des femmes et des hommes de bonne volonté ». A la demande de Mgr Percerou, nous avons relayé leur appel à « nous tourner vers Dieu en priant et en jeûnant pour lui demander la grâce de nous ouvrir les yeux ». C’est une prière que nous pouvons tous faire, quelle que soit notre approche des questions bioéthiques. Peut-être pourrons-nous aussi prendre le temps de lire ou relire le communiqué de nos évêques sur le site internet de la

CEF https://eglise.catholique.fr/conference-des-eveques-de-france/textes-et-declarations/490708-etrehumain- ne-traiter-objet/ et nous informer davantage, dans un esprit d’écoute et de dialogue, sur ce qui est en débat.

« Les pauvres et la terre implorent. Seigneur, saisis-nous par ta puissance et ta lumière pour protéger toute vie, pour préparer un avenir meilleur, pour que viennent ton règne de justice, de paix, d’amour et de beauté. » (Prière du pape François).

                                       Bernard Hervouet

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