Édito - Vers un NOUS toujours plus grand
Dimanche prochain 26 septembre, l’Eglise va vivre la 107e Journée Mondiale du Migrant et du Réfugié. Et pour cette journée, le pape François nous adresse comme souvent un message fort : « Vers un NOUS toujours plus grand ».
Ce message reprend une préoccupation du pape, déjà exprimée dans son encyclique « Fratelli tutti » : « Après la crise sanitaire, la pire réaction serait de nous enfoncer davantage dans une fièvre consumériste et dans de nouvelles formes d’auto-préservation égoïste. Plaise au ciel qu’en fin de compte il n’y ait pas « les autres », mais plutôt un « nous » ! » (n. 35)
« Vers un NOUS toujours plus grand » est un horizon que le pape propose à notre monde. Il le propose comme un défi lancé à chacun(e) de nous pour le devenir de notre humanité qui fait prévaloir trop souvent les intérêts individuels et affaiblit la dimension communautaire de l’existence.
« Vers un NOUS toujours plus grand » est un appel percutant en ces temps de pandémie où la peur de l’autre entraîne la tentation d’un repli sur soi pour se protéger. Au cœur de cette pandémie, nous mesurons pourtant combien nous dépendons les uns des autres. Le virus ne connaît pas les frontières et nous rappelle combien nous sommes responsables les uns des autres. La santé n’est pas seulement une affaire privée, mais bien un engagement public. Le mal de l’un porte préjudice à tout le monde. Personne ne se sauve tout seul. Il n’est possible de se sauver qu’ensemble.
« Vers un NOUS toujours plus grand » est un appel urgent en ces temps où tant d’hommes et de femmes, tant de peuples vivent des drames humanitaires, des situations inacceptables. Alors que nous avons abandonné le peuple afghan à la barbarie des talibans, nous ne pouvons pas fermer nos frontières et en même temps pleurer sur la misère du monde et la détresse de ces peuples. « Nous sommes tous dans le même bateau, et nous sommes appelés à nous engager pour qu’il n’y ait plus de murs qui nous séparent, qu’il n’y ait plus les « autres », mais un seul « nous », aussi grand que toute l’humanité. »
Dans son message, le pape François invite les baptisés que nous sommes « à s’engager, chacun à partir de la communauté dans laquelle il vit, pour que l’Eglise devienne toujours plus inclusive … et travaille à la communion dans la diversité… Dans la rencontre avec la diversité des étrangers, des migrants, des réfugiés nous avons l’opportunité de nous enrichir mutuellement. »
« Vers un NOUS toujours plus grand » ! Peut-être avez-vous envie de dire et même de crier : « utopie », « idéal inaccessible », « chimère illusoire », « rêve d’illuminé ». François termine son message en nous invitant à rêver : « Nous sommes appelés à rêver ensemble. Nous ne devons pas avoir peur de rêver et de le faire ensemble comme une seule humanité, comme des compagnons de route, comme des fils et filles de cette même terre qui est notre maison commune, tous frères et sœurs ».
René PENNETIER