Édito - « Les pauvres sont un sacrement du Christ »

 

2021 11 14 éditoCes deux prochains dimanches, nous allons vivre la journée mondiale des pauvres (le 14 novembre) et la journée nationale du Secours Catholique (le 21 novembre). Dans le contexte dramatique de l’explosion de la pauvreté, due pour une part à la pandémie, c’est un appel pour nous à avoir une attention particulière à l’égard des pauvres. Ils sont nombreux autour de nous, à notre porte ; ceux et celles qui sont à la rue, ceux et celles qui n’ont pas de quoi manger à leur faim, ceux et celles qui souffrent d’une grande solitude, ceux et celles qui sont désocialisés et marginalisés. Ils sont nombreux au point qu’on s’y habitue, qu’on passe à côté d’eux sans même les voir, qu’on s’enferme dans l’indifférence.

            Dans son message, à l’occasion de cette 5e journée mondiale des pauvres, le pape François2021 11 14 secours catholique caritas.jpg nous invite à « ouvrir notre cœur afin de reconnaitre les multiples expressions de pauvreté » et à changer « de mentalité pour relever le défi du partage et de la participation ».

            Le pape nous questionne souvent sur ce qu’il appelle la « culture de l’indifférence » qui nous fait tourner le dos à la souffrance au lieu de l’affronter. Sur nos routes quotidiennes, nous rencontrons inévitablement des hommes blessés, au bord du chemin et nous sommes confrontés au choix d’être soit des « bons samaritains » qui prennent en charge l’homme blessé, au bord du chemin, soit des « voyageurs indifférents » qui passent à distance en faisant mine de ne pas voir. (Luc 10, 29-37)

            Plutôt que de nous enfermer dans une culture de l’indifférence, François nous appelle à développer une « culture de la rencontre ».  Plutôt que de « créer une culture de murs, des murs dans le cœur, des murs érigés sur la terre pour éviter cette rencontre avec d’autres personnes, d’autres cultures… » développons « une culture de la rencontre. La vie, c’est l’art de la rencontre » (Fratelli Tutti n° 27 et 215). Nous l’expérimentons : quand nous faisons le pas pour aller à la rencontre d’une personne blessée ou fragile, notre regard sur cette personne change totalement. Beaucoup de peurs, de barrières, d’a priori tombent, alors.

            Personne n’est si pauvre qu’il ne puisse pas donner quelque chose de lui-même dans la réciprocité. Les pauvres, même s’ils manquent du nécessaire, ne manquent pas de tout parce qu’ils conservent leur dignité d’enfants de Dieu. Cette dignité que rien ni personne ne peut leur enlever. « Les pauvres sont un sacrement du Christ ». Ils sont visage du Christ pour nous, lui qui s’est fait le prochain des opprimés et des affligés.

            En ces jours où nous allons porter dans la prière les pauvres, ces personnes fragiles, blessées, au bord du chemin… en ces jours où nous allons pouvoir faire un don pour les « secourir », osons la rencontre !  A l’exemple de Marie, hâtons-nous pour visiter, là où ils demeurent, ceux que nous ne rejoignons pas encore. Osons aller les rencontrer pour se faire leur « prochain » ; pour nous laisser rencontrer par eux. Vivons la joie de la rencontre. A travers eux, c’est le Seigneur que nous rencontrons, car « Les pauvres sont un sacrement du Christ. »

René PENNETIER

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