Édito - En marche vers Noël 2021 : apprendre à attendre !
En ce premier dimanche de l’Avent, 28 novembre, nous entrons dans une année liturgique nouvelle.
Nouvelle, elle le sera par l’adoption d’une nouvelle traduction du Missel romain. Il va falloir nous déshabituer de certaines formules pour mieux goûter la nouveauté de la prière du Christ qui associe toute l’Eglise à sa louange vers le Père, en une seule prière. Des propositions concrètes vont être faites pour nous aider à nous approprier cette nouvelle traduction, pour renouveler notre rapport à l’eucharistie. Cela commence dès le 1er dimanche de l’Avent.
Nouvelle, cette année le sera, si chaque jour nous cherchons à accueillir celui qui vient, le Christ, celui « qui fait toutes choses nouvelles » (Ap 21, 5). Car il est déjà venu […] ; il viendra de nouveau » (1ère Préface de l’Avent), et nous nous apprêtons à célébrer sa naissance, dans quelques semaines, à Noël. Nous ne cessons de l’acclamer dans chacune de nos eucharisties : « Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur. »
Mais au fait, qu’attendons-nous de celui qui vient ? L’Avent est un temps favorable pour réfléchir à ce que nous attendons, au sens de cette attente. Cela a frappé les quelques paroissiens de nos deux paroisses, réunis par l’écoute de la Parole de Dieu pour proposer un chemin d’Avent. Avec l’Avent, nous découvrons une chose étonnante : l’année chrétienne ne commence pas par la célébration d’un événement, mais par l’entrée dans une attente. Quelle pédagogie ! Face à la tendance à remplir nos vies – jusqu’à la saturation – l’Église nous invite au contraire à prendre le temps, à entrer dans une attitude de dépossession, à apprendre à attendre.
Les rues et les magasins brillent déjà de multiples lumières artificielles. Nous, nous allumerons dimanche après dimanche, une seule bougie à la fois. Est-ce pour faire semblant d’attendre ? Quand beaucoup sont impatients de célébrer Noël ou de passer à autre chose en se projetant vers 2022, nous n’allons pas faire comme si « le règne de Dieu [n’était pas déjà] au milieu de [nous] » (Lc 17, 21). Mais pour nous préparer à ce qui vient, résolument, nous choisissons de marcher vers Noël 2021 d’un pas lent, au rythme des quatre semaines de l’Avent, pour apprendre à attendre.
Concrètement, pour entrer dans l’attente et pour progresser dans notre marche, chaque dimanche une piste de réflexion vous sera proposée, appuyée sur l’évangile du jour. Comment s’en saisir ? Chacun pourra bien sûr prendre le temps qu’il voudra bien dégager pour méditer l’Évangile, personnellement. Mais nous voudrions inviter nos paroisses à un peu d’audace : nous retrouver en équipes fraternelles de foi, comme nous l’avons fait par le passé, pour réfléchir ensemble à partir des pistes du chemin d’Avent. En équipe de mouvement, en équipe liturgique, entre membres d’un service paroissial, pourquoi pas entre voisins, etc. Et si ensemble nous nous aidions à apprendre à attendre ?
Bon Avent à tous, bonne entrée dans une année nouvelle !
Emmanuel MUSTIÈRE, curé SJJF