ÉDITO -- Ils nous ont donné la vie, fêtons-les !

2015 06 14 edito

31 Mai, fête des mères, 21 Juin fête des pères. Mais ces fêtes sont des opérations commerciales, pensent certains ! Peut-être, à nous d’en faire autre chose. Ces fêtes nous parlent de notre origine. Nos parents le sont pour toujours : un lien définitif unit la mère et son enfant, le père et son enfant. La vie peut les séparer, les évènements abîmer le lien : celui-ci demeure.

Dans la plupart des familles, les parents voient grandir leurs enfants. Désormais, tout ce que ceux-ci vivront, va marquer le cœur du père et de la mère : les succès dans les études ou les échecs, la bonne santé ou les maladies, les fêtes de famille ou le déchirement des disputes, les coups de téléphone ou les silences qui pèsent. Sauf exception, rien ne leur est indifférent. La vie de leurs enfants est le sujet de leurs plus grandes joies ou de leur plus lourde croix. Alors, quand c’est possible, fêtons nos parents ! Quelle pudeur nous arrête de leur dire notre reconnaissance ?

La mode actuelle est souvent à l’introspection, à l’analyse de son enfance. Sans trop mesurer les conséquences, l’un ou l’autre des enfants vient faire des remarques à ses parents pour l’éducation reçue, trop ceci, et pas assez cela. Bien sûr, toute relation paternelle, maternelle a ses limites. Mais la reconnaissance pour la vie donnée, pour le temps consacré, pour les fatigues des nuits interrompues par les pleurs ? Ils nous ont donné la vie, fêtons-les !

Il ne s’agit pas, non plus, d’oublier ceux et celles pour qui l’enfance a pu être un enfer. Il y en a. Incestes, violences, abandons, des enfants en sont victimes. A l’inverse, des parents vivent parfois des situations délicates : les contraintes professionnelles, le chômage, les logements trop petits rendent leur mission plus difficile. Les fêtes des mères et des pères sont l’occasion d’une réflexion sur nos actions possibles pour aider les familles. Ce peut être l’adhésion à une association : certaines apportent leur aide à des mères en détresse ; d’autres sont là pour accompagner des personnes gravement malades ou seules. D’autres encore agissent près des pouvoirs publics pour promouvoir une vraie politique familiale.

Mais, il y a plus simple : la porte ouverte pour que la maman puisse déposer son enfant, ne serait-ce qu’une heure, le soutien scolaire. Ainsi, au niveau d’un quartier, se tissent des liens où les familles s’entraident. Dans notre diocèse, depuis des années, grâce au Secours Catholique, des familles accueillent des enfants de la Région parisienne, pendant trois semaines, un mois d’été. Sans l’accueil des familles de Loire-Atlantique, ces enfants ne partiraient pas en vacances. Souvent, les enfants accueillis nourrissent un grand attachement à l’égard de leur famille d’accueil. Ces familles sont témoins de « l’Évangile de la famille » : amour et vie y circulent. 31 Mai, fête de la Trinité, Dieu communion d’Amour. Dans ce qu’elles ont de meilleur, nos familles peuvent en être l’icône.

+ Jean-Paul James
évêque de Nantes

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