ÉDITO -- « EFFATA - ouvre-toi »  Marc 7

2015 09 13 edito

  Au moment où je me mets à écrire cette page d’édito, j’ai   devant moi l’Evangile du dimanche 6 septembre. Il nous relate la rencontre d’un « sourd qui a aussi de la difficulté à parler » avec Jésus qui lui dit « Effata ! » c’est-à-dire : « Ouvre-toi ! ». Alors ses oreilles s’ouvrirent, sa langue se délia et il parlait correctement.

« Effata ! – Ouvre-toi ! » : Cette Parole de Jésus, elle a toujours autant de pertinence. Cette Parole, elle s’adresse à chacun de nous, en cette période de rentrée et au cœur de l’actualité de notre monde.

Le sourd (qui n’a pas de nom dans ce récit), ça peut être chacun de nous, en tant qu’être humain fragile, dépendant, dans un monde qui le bouscule, lui fait peur et l’empêche de vivre vraiment.

Le sourd, ça peut être chacun de nous, qui avons de la peine à nous ouvrir aux personnes qui nous entourent ; nous qui avons peur de dire ce que nous pensons et d’oser une parole propre, libre et authentique de peur d’être jugés.

Dans ce monde d’une grande violence, devant ces drames des migrants symbolisés par la photo du corps du petit Aylan noyé sur une plage turque, dans ce monde où l’humain de l’homme est menacé, de quelle surdité sommes-nous atteints ? Dans cette société saturée de messages, avons-nous une parole originale à dire et quelle parole, si non celle de l’Evangile ?

« Effata ! – Ouvre-toi ! » : « Ne tombons pas dans l’indifférence qui humilie, dans l’habitude qui anesthésie l’âme et empêche de découvrir la nouveauté, dans le cynisme destructeur. Ouvrons nos yeux pour voir les misères du monde, les blessures de tant de frères et sœurs privés de dignité, et sentons-nous appelés à entendre leur cri qui appelle à l’aide… Que leur cri devienne le nôtre et qu’ensemble, nous puissions briser la barrière de l’indifférence qui règne souvent en souveraine pour cacher l’hypocrisie et l’égoïsme » (Pape François).

En ce début d’année, demandons au Seigneur d’ouvrir nos oreilles pour entendre les appels et les cris de nos frères et sœurs en humanité. Demandons au Seigneur de libérer notre parole pour défendre tout frère fragilisé, exclu, menacé dans sa dignité d’homme, enfant de Dieu.

Ainsi, nous serons signe de l’amour miséricordieux de Dieu. L’Eglise a pour mission d’annoncer la miséricorde de Dieu, « cœur battant de l’Evangile ». Comme le dit le Pape François, dans l’Eglise, dans nos paroisses, partout où il y a des chrétiens, « quiconque doit pouvoir trouver une oasis de miséricorde. »

René PENNETIER

 
 
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