ÉDITO -- Qu’attendons-nous ? Qui attendons-nous ?
Nous nous préoccupons beaucoup de l’avenir, le nôtre, celui de nos familles, de notre humanité. Avec de plus en plus d’inquiétude, sans doute, devant les inégalités croissantes, l’amenuisement des ressources, les dérèglements climatiques. Mais aussi avec de très fortes attentes, qui s’expriment aujourd’hui dans les mouvements qui agitent notre monde.
Ces craintes et ces attentes, chrétiens, nous les partageons avec tous. Mais nous les vivons aussi dans l’assurance de ne pas être seuls à les porter. Nous sommes comme « en conduite accompagnée ». Avec les prophètes de la Bible, nous croyons que l’avenir est à Dieu et que c’est un avenir de justice et de paix, de joie et de fraternité. Avec l’Église, nous croyons que Dieu s’est fait l’un de nous en la personne de Jésus pour nous orienter vers cet avenir-là. Et, sur sa promesse rapportée par l’évangéliste Matthieu, nous croyons que, maintenant ressuscité, il ne cesse d’être « avec nous, jusqu’à la fin des temps » (Mt 28,20), pour nous accompagner sur le chemin.
Dans son message habituel, au commencement de l’année liturgique, le pape François a cru bon d’insister sur ce qu’il appelle « la seconde visite » du Christ, « jour après jour, dans le quotidien de la vie ». A ses yeux, nous avons besoin plus que jamais de nous rappeler que le Christ « marche à nos côtés » et nous « offre sa présence consolatrice ». C’est cette même insistance que nos deux paroisses ont retenu pour le temps de l’Avent et qui sera monnayée, dimanche après dimanche, par quelques propositions.
Nous serons invités à être attentifs aux signes de la venue du Christ aujourd’hui, dans notre vie, dans notre monde. Nous serons interrogés sur l’accueil que nous lui faisons, sur notre ouverture à l’Esprit d’amour dans lequel il baptise, sur les conversions à vivre pour que nos attentes habituelles s’ajustent à l’avenir de justice et de paix qu’il veut préparer avec nous. Et nous serons évidemment appelés plus particulièrement, comme nous nous y sommes engagés, à développer entre nous les liens de la fraternité, dans la bienveillance les uns envers les autres, dans l’ouverture aux autres générations.
Ainsi, nous n’attendrons pas seulement de fêter à Noël l’anniversaire d’un évènement du passé. Nous nous apprêterons à fêter un « vivant » qui ne cesse de s’inviter chez nous afin que nous fassions de nos vies un berceau pour sa présence aujourd’hui.
Bernard HERVOUET