Édito - « L’espérance ne déçoit pas »
C’est avec ces mots que le conseil permanent de la Conférence des Evêques de France (CEF) nous invite à préparer l’année électorale 2022. Avant que le climat médiatique soit saturé par les petites phrases, les rebondissements de la campagne et les éventuelles vraies fausses polémiques, nous sommes invités à nous préparer sereinement au choix, en prenant le temps d’un discernement éclairé.
En un bref document de sept courts chapitres, les évêques nous invitent à ouvrir notre regard sur les enjeux de ces élections dans le contexte politique, social, économique, sociétal, géopolitique, environnemental qui est celui de ce début d’année. Leur réflexion, à la portée de tous, s’appuie sur de précédentes déclarations semblables, sur le magistère de l’Église et notamment sa doctrine sociale. De manière pédagogique, chaque chapitre se termine par trois questions essentielles qui sont autant de critères de discernement et d’ouvertures à un agir concret, et peut-être aussi à des conversions personnelles.
Cette lecture invite à un authentique exercice de catholicité. Non dans un sens confessionnel – « catholique » par distinction avec « protestant » ou « orthodoxe » – mais au sens étymologique du mot. Poser un regard catholique sur la réalité, c’est envisager la réalité « selon le tout ». Ce qu’une formule classique exprime bien : prendre en compte « tout homme et tout l’homme ». Chacun d’entre nous, par son histoire et ses engagements, est davantage sensible à tel ou tel aspect du champ politique. Mais il serait insuffisant de s’en tenir là pour envisager poser un choix juste et bon. Notre discernement doit embrasser, autant que possible, le tout de ce qui est en jeu dans ces élections présidentielle et législative.
Avec cette générosité du regard, le texte suggère de déployer, pour chaque aspect abordé, une attitude commune : la recherche du bien commun, qui n’est pas l’équivalent de l’intérêt général. L’exercice est formateur. Ainsi, outre le mérite de nous aider dans notre tâche personnelle de discernement, cette lecture pourra être l’occasion de faire le point sur nos connaissances, plus encore sur notre formation à un regard chrétien sur la chose publique. Par exemple, serions-nous capables d’expliquer à qui nous le demanderait ce que signifient les notions fondamentales de « bien commun », de « dignité humaine » ou encore ce que le pape François entend par l’expression « écologie intégrale » ? Et si nous avions besoin de formation ? Des parcours existent sur la doctrine sociale de l’Eglise, sur l’écologie intégrale, etc. Si cela répondait à un besoin, nous pourrions en proposer à tous ceux qui le souhaiteraient, à l’échelle d’une paroisse ou de la zone pastorale.
Que l’Esprit Saint, invoqué régulièrement sur l’Eglise dans son parcours synodal, souffle aussi sur tous ceux qui auront à exercer leur discernement en vue d’un devoir citoyen.
« L’espérance ne déçoit pas ». Vous retrouverez ce texte en librairie.
Il est aussi accessible en ligne, progressivement, sur le site de la CEF : https ://eglise.catholique.fr
P. Emmanuel Mustière